Il était une fois « Collevilla »

Collevilla

Colleville sur Mer a des origines vikings, de anthroponyme scandinave Kolil et du latin Villal « domaine ».
«Collevilla » est cité en 1269.
Des débris de poterie grise et rouge ,trouvés au hameau le Vignets, attestent l’existence de quelques habitations gallo-romaines.

Nous possédons les preuves historiques de l’existence d’un château fort situé au nord de l’église.
Il s’appelait le château Perrey du Moustier.
Le château fut rasé par les Anglais, ainsi que plusieurs autres durant la guerre de 100 ans. On a trouvé dans les terres de labour qui l’avoisinent des bombardes ainsi qu’un karolu ou karl, jeton frappé en 1451 en mémoire et en jouissance de l’expulsion des Anglais de notre sol.
Le camp de l’ennemi était situé sur le sommet d’un monticule appelé la pièce de la guerre ‘pré devant la ferme du Loucel).
On voit encore aujourd’hui les débris des assises des grands murs de fortifications.
Enfin le chemin creux qui conduit à la mer a été construit à l’Est de ces ruines moyennant force remblais dans une partie des fossés du château.

Un château est construit au XVIIIème siècle. Il a appartenu aux comtes Charles Léonor de Marguerye, puis à son fils, l’un et l’autre maréchal de camp.
Cette vieille et noble famille , mentionnée dès le XIème siècle, est originaire de la région de Bayeux.
Elle s’installe par la suite en Lorraine et en Espagne. On trouve dans la généalogie des Marguerye, Gille de Marguerye, sieur de Colleville, marié en 1543 à Marie Onfroy, fille de Marin Onfroy, sieur de Saint-Laurent-sur-mer. Ce dernier rapporta de la Biscaye dans le Bessin, au début du XVIème siècle, une pomme baptisée « Marin Onfroy ».
Après l’avoir cultivée sur ses terres, il la répandit en Normandie.
Le comte de Quarré, sénateur de Belgique et époux de la fille du baron Moisson de Vaux, a également été propriétaire du château.
Le château fut détruit vers 1953. Les pierres servirent à la reconstruction de l’habitation du propriétaire actuel et aux remblais de la route du cimetière américain.

En 1789, cette paroisse se compose de 73 feux et 311 âmes, dont le seigneur qui est naturellement le plus grand propriétaire et le curé, dont le revenu annuel de la cure ne s’élève qu’à 2500 livres.

Ni grande peur, ni révolte agraire n’ont touché le Bessin.

En février 1790, le comte Charles de Marguerye, ci-devant seigneur, est élu président de l’assemblée électorale et maire du village par les 45 citoyens actifs.
Le régime représentatif installe au pouvoir municipal ceux qui détiennent le pouvoir économique et social dans le village.
Les jounaliers ne verront pas la donne modifiée sous la République.

A l’aube du 6 juin 1944, la plage d’Omaha est partagée en huit secteurs dont Fox Green en face du village de Colleville, Easy Red entre Colleville et Saint-Laurent.
Guère éprouvée par les bombardements de nuit effectués trop en retrait, la défense allemande est redoutable. Prises comme dans une masse, les 1ères et 29ème divisions américaines sont clouées sur place.
A 20h, elles réussissent à établir une tête de pont mais 3600 hommes sont hors de combat sur l’ensemble de la plage.
Le 7 juin, Colleville sur Mer est libérée par la Compagnie G du 16ème Régiment d’infanterie de la 1ère Division d’infanterie américaine.
A l’entrée du cimetière communal, se trouve une plaque à la mémoire de Bernard Anquetil. Celle-ci rappelle l’action en la personne du jeune normand du Calvados, qui habite alors la maison d’en face.
Membre du réseau Notre-Dame, il est l’opérateur de radio du fameux colonel Rémi.
Dénoncé, Bernard Anquetil est fusillé par les Allemands en 1941, à l’âge de 24 ans.
Bernard Anquetil appartenait à la phalange des compagnons de la libération. Il est enterré dans ce même cimetière.

Aujourd’hui, l’ancienne Collevilla est devenue Colleville. C’est un site touristique de choix où se mêlent l’histoire du débarquement, les sports de vent et le tourisme vert.

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